Atlantic’eau s’est engagé dans une politique très proactive, innovante et transparente en matière de recherche et développement sur la qualité sanitaire de l’eau. Dans ce cadre, des analyses effectuées début 2023 ont révélé la présence de chlorothalonil R471811, un métabolite de pesticide, dans l’eau potable distribuée sur une grande partie de son territoire.

Qu’est-ce que le chlorothalonil R471811 ?

Le chlorothalonil R471811 est un métabolite issu de la dégradation du chlorothalonil. Le chlorothalonil est utilisé depuis 1969 comme fongicide sur de nombreuses cultures : blé, seigle, orge, pommes de terre, tomates….

Son utilisation est interdite en France depuis le 20 mai 2020.

 

Des recherches poussées conduites par atlantic’eau

Alerté par la présence des métabolites du chlorothalonil dans les captages d’eau potable en Suisse, et du fait de la possibilité récente de les mesurer (50 ans après les premières utilisations du chlorothalonil), atlantic’eau a décidé de mener des recherches complémentaires sur son territoire, au-delà des contrôles imposés par la réglementation.

Atlantic’eau a ainsi lancé des analyses du chlorothalonil et de ses métabolites sur eaux brutes et eaux traitées avec deux laboratoires, les laboratoires suisse Bachema, et français Ianesco, accrédité Cofrac (Comité français d’accréditation). Depuis juin, les analyses sont réalisées par le laboratoire Inovalys, également accrédité Cofrac.

En France, pour les métabolites de pesticide « pertinents pour les eaux de consommation humaine », tels que le chlorothalonil R471811, la limite de qualité à ne pas dépasser dans l’eau potable est fixée à 0,10 µg/l par substance. 

Il a été mis en évidence des dépassements de cette valeur sur plusieurs unités de production du territoire d’atlantic’eau :

  • Basse-Goulaine : 0,26 µg/L en décembre 2023 ;
  • Ancenis : 0,18 µg/L en décembre 2023 ;
  • Nort-sur-Erdre : 0,33 µg/L en décembre 2023 ;
  • Saffré : 0,21 µg/L en décembre 2023 ;
  • Mazerolles (Saint-Mars-du-désert) : 0,27 µg/L en décembre 2023 ;

Ces dépassements restent cependant très inférieurs à la valeur sanitaire transitoire (VST) fixée à 3 µg/l. Cette VST constitue un seuil en-dessous duquel l’eau peut être distribuée sans risque pour la santé du consommateur.

La limite de qualité de 0,10 µg/l est par contre respectée sur les unités de production suivantes :

  • Machecoul-Saint-Même : <0,05 µg/L en décembre 2023 ;
  • Les Gâtineaux (Saint-Michel-Chef-Chef) : 0,065 µg/L en décembre 2023 ;
  • Massérac : <0,05 µg/L en décembre 2023 ;
  • Soulvache : <0,05 µg/L en novembre 2023 ;
  • Saint Gildas des bois : 0,051 µg/L en novembre 2023.

 

Voir les résultats complets en eau traitée

 

Au regard de ces résultats et en vertu de sa politique de transparence, atlantic’eau souhaite en informer l’ensemble des consommateurs.

Malgré cette alerte, atlantic’eau rappelle qu’en France, l’eau est le bien alimentaire le plus surveillé et que les teneurs en pesticides retrouvées dans l’eau du robinet sont bien inférieures à celles présentes dans de nombreux légumes, fruits ou aliments conventionnels.

Les analyses par bioessais (évaluation des effets des polluants sur des systèmes vivants) réalisées par atlantic’eau depuis 2 ans sur l’eau du robinet sont aussi rassurantes. En effet, bien que la valeur réglementaire de 0,10 µg/l soit dépassée pour le chlorothalonil R471811, ces premiers bioessais ne démontrent aucun effet sur les cellules humaines testées.

 

Quelles solutions ?

Sur les ressources concernées par un faible dépassement, atlantic’eau va pouvoir adapter le traitement en augmentant la quantité de charbon actif afin de retrouver rapidement une eau conforme.

Pour les captages où la pollution est la plus forte, aucune mesure corrective immédiate ne peut être mise en œuvre pour rétablir et maintenir la distribution d’une eau conforme aux limites de qualité. Aussi, conformément à l’article R 1321-31 du code de la santé publique, atlantic’eau va très rapidement déposer auprès des services de la Préfecture une demande de dérogation aux limites de qualité pour le chlorothalonil R471811. L’eau pourra ainsi être distribuée sur une période dérogatoire de 3 ans, le temps de mener des études approfondies et de mettre en œuvre la solution la plus adaptée.

Le chlorothalonil R471811 est en effet difficilement retenu par le charbon actif qui constitue la voie principale d’élimination des pesticides dans l’eau potable. En lien avec les constructeurs, atlantic’eau a déjà commencé à étudier les possibilités d’adaptation des filières de traitement. Différents types de charbons actifs en grains sont ainsi testés dans le but de sélectionner et mettre en œuvre les plus performants. A Massérac, les premiers changements de charbons actifs en grain sont encourageants et montrent une certaine efficacité à abattre le chlorothalonil R471811. Une augmentation de la fréquence de renouvellement du charbon actif est nécessaire, engendrant des coûts supplémentaires (50 000 € HT par renouvellement).

D’autres programmes sont en cours d’analyses, notamment à Ancenis et Machecoul.

 

Parce que c’est un véritable enjeu de santé publique, atlantic’eau va plus loin que la réglementation dans la recherche des micropolluants. Garantir la qualité de l’eau est la priorité. Le résultat de ces nouvelles analyses ne fait que renforcer la détermination de l’ensemble des élus d’atlantic’eau à exiger l’interdiction des pesticides sur les aires d’alimentation des captages d’eau potable afin de véritablement protéger les consommateurs.