Le captage de Missillac a été fermé début juin 2023 sur décision d’atlantic’eau, service public d’eau potable en Loire-Atlantique. Depuis cette fermeture, l’eau distribuée aux abonnés de ce territoire provient exclusivement de Cap Atlantique (usine d’eau potable de Férel).

Des analyses poussées réalisées par atlantic’eau

Dans le cadre d’une recherche de nouveaux micropolluants dans la ressource en eau de Missillac, réalisée par la SAUR pour le compte d’atlantic’eau, il a été détecté la présence de DMS (diméthylsulfamide) à de fortes concentrations, plus de 26 fois la norme eau potable.

Avant d’être distribuée, l’eau traitée était toutefois diluée dans le château d’eau de Missillac avec celle provenant de l’usine de Férel. Le forage a été immédiatement arrêté à la demande d’atlantic’eau. Un surpresseur sera prochainement installé pour maintenir la pression et sécuriser l’approvisionnement depuis Férel, notamment à l’approche des fortes consommations de l’été.

Pour éliminer le DMS, il est nécessaire de recourir à des techniques de traitement de pointe comme l’osmose inverse car cette molécule n’est pas retenue par filtration sur charbon actif en grains. Ce traitement n’est pas envisageable car il est fortement consommateur en eau et en énergie et il concentre une pollution qu’il faut ensuite pouvoir évacuer.

Le DMS est un métabolite du tolylfluanide, substance active à propriétés fongicides appliquée notamment en agriculture, dans le traitement du bois et dans certaines peintures. Le tolylfluanide a été retiré du marché par la décision de la Commission européenne du 9 mars 2010. Il n’existe plus d’usages agricoles du tolylfluanide autorisés en France.

Atlantic’eau a décidé de rechercher cette molécule dans toutes les ressources en eau. Elle a également été retrouvée à des teneurs significatives dans la nappe de Freigné, à ce jour non utilisée, mais qu’atlantic’eau souhaitait exploiter pour sécuriser l’alimentation en eau potable de ses abonnés.

Cette pollution ancienne et rémanente contraint aujourd’hui atlantic’eau à abandonner pour un temps des ressources en eau, déjà peu nombreuses dans le département, ce qui fragilise encore plus la distribution d’eau potable dans un contexte de dérèglement climatique.

Cette situation subie ne fait que conforter la position unanime des élus d’atlantic’eau qui réclament depuis des années l’interdiction des pesticides sur les aires d’alimentation des captages.